Le débat - démétropolisation : une hypocrisie française ?

Arnaud Montebourg, Anaïs Voy-Gillis, Magali Talandier et Xavier Timbeau sont interrogés par Lily Munson et David Miet sur les dynamiques territoriales en cours, les potentiels qu’elles révèlent mais aussi leur impact sur le développement de l’économie française.

Réindustrialisation, ruralisation, métropolisation, littoralisation : quelles géographies pratiques, désirables, soutenables pour la France d’aujourd’hui à 2050 ?

La France peut-elle considérer que la poursuite du phénomène de métropolisation, que l’on observe partout dans le monde, ne la concerne pas ? Peut-elle aller contre le choix de nombreux habitants de se donner les moyens d’accéder aux bénéfices de l’économie ordinaire de proximité qu’offrent les villes ?

Peut-elle continuer à masquer ses difficultés à bien loger ses forces vives proches de leurs lieux d’emploi derrière le storytelling de la démétropolisation ?

La croissance et la décroissance (vertes) sont-ils deux paradigmes exclusifs l’un de l’autre et qui devraient s’imposer, l’un ou l’autre, à tous les territoires uniformément ? Ou est-il envisageable que certaines parties du territoire croissent tandis que d’autre décroissent ? Faut-il lire l’avenir des villes moyennes et des territoires ruraux de façon globale ou plutôt comme une somme de cas particuliers ?

Peut-on raisonnablement attendre de ces territoires qu’ils nous offrent les avantages de la ville sans ses inconvénients, ou doit- on s’affranchir de ce référentiel urbain pour envisager leur futur différemment ?

À quelles contraintes et quelles tendances de fond la géographie de l’activité économique du pays obéit-elle ? La réindustrialisation de l’économie française signifie-t-elle nécessairement un retour à l’aménagement du territoire français du XIXe siècle ?

Quel contrat global – salaire, accès à un logement confortable et abordable, qualité du cadre de vie, accès aux opportunités économiques, culturelles et sociales, perspectives d’évolution, sécurité de l’emploi – peut-on proposer à ceux qui souhaiteraient contribuer à ouvrir les voies de l’industrie du futur ?