Alors que l’exode rural devait, au siècle passé, structurer l’ensemble des politiques publiques avec un investissement massif dans les réseaux de transport, le logement et le développement urbain, certains annoncent aujourd’hui, en France, la décroissance des centres urbains à la faveur d’une meilleure répartition des habitants sur le territoire.
La ruralisation et la démétropolisation succéderont-elles à la métropolisation et la littoralisation ? Après la crise sanitaire, beaucoup ont imaginé que de nouvelles dynamiques iraient dans le sens d’une telle réorganisation territoriale. Pourtant, les chiffres témoignent d’un phénomène contraire : les dynamiques antérieures semblent se poursuivre et même se renforcer en direction d’un regroupement spatial des populations.
Noémie de Andrades, démographe de L’Institut Paris Région, étudie les dynamiques démographiques qui affectent la métropole parisienne : elle observe que, pour la 1ère fois depuis la fin des années soixante, l’essentiel de la croissance démographique se situe au coeur de la région et non plus en grande couronne : les 2/3 des gains de population se localisent dans un rayon de 20 km autour de Notre-Dame.
Sophie Buhnik, docteure en géographie et aménagement des territoires, professeure associée à l’ESPI ainsi qu’à l’Université municipale de Tokyo, étudie le phénomène de décroissance urbaine que connait le Japon depuis 15 ans : elle observe que les coeurs métropolitains y forment les dernières « poches de croissance dans un océan de décroissance », et ce malgré des politiques actives du gouvernement pour favoriser l’installation des ménages dans les villes moyennes.
Jean Coldefy, expert des mobilités, directeur du programme ATEC ITS France et co-responsable du projet « La France Habitée », s’est attaché, pour sa part, à conjuguer depuis 2022, les données des réseaux téléphoniques et les données statistiques pour proposer une vision plus réaliste du peuplement et de l’usage du territoire : lorsque l’on considère la présence réelle des habitants dans leur territoire de vie, demi-heure par demi-heure, certains espaces comptent plus de 4 fois plus d’ « habitants.années » que de résidents. Le poids des très grandes villes en particulier, est plus fort qu’on ne l’avait mesuré jusqu’ici, lorsque l’on considère l’usage réel du territoire, et non seulement le lieu de résidence.
L’accès à un logement abordable est sans doute, avec d’autres facteurs et contraintes d’ordre matériel, l’un des déterminants de la décision de faire un enfant, et donc de la démographie.
Mais si les logements abordables sont plus difficiles à trouver dans les coeurs métropolitains dynamiques, c’est aussi dans ces lieux que les dynamiques démographiques observées aujourd’hui sont les plus fortes.
Est-ce à dire que des politiques volontaristes en faveur du logement abordable dans les territoires les plus tendus, recherchés et habités, pourraient apporter un soutien à la démographie française alors que celle-ci semble marquer le pas suite à la crise sanitaire ?
Alors que l’exode rural devait, au siècle passé, structurer l’ensemble des politiques publiques avec un investissement massif dans les réseaux de transport, le logement et le développement urbain, certains annoncent aujourd’hui, en France, la décroissance des centres urbains à la faveur d’une meilleure répartition des habitants sur le territoire.
La ruralisation et la démétropolisation succéderont-elles à la métropolisation et la littoralisation ? Après la crise sanitaire, beaucoup ont imaginé que de nouvelles dynamiques iraient dans le sens d’une telle réorganisation territoriale. Pourtant, les chiffres témoignent d’un phénomène contraire : les dynamiques antérieures semblent se poursuivre et même se renforcer en direction d’un regroupement spatial des populations.
Noémie de Andrades, démographe de L’Institut Paris Région, étudie les dynamiques démographiques qui affectent la métropole parisienne : elle observe que, pour la 1ère fois depuis la fin des années soixante, l’essentiel de la croissance démographique se situe au coeur de la région et non plus en grande couronne : les 2/3 des gains de population se localisent dans un rayon de 20 km autour de Notre-Dame.
Sophie Buhnik, docteure en géographie et aménagement des territoires, professeure associée à l’ESPI ainsi qu’à l’Université municipale de Tokyo, étudie le phénomène de décroissance urbaine que connait le Japon depuis 15 ans : elle observe que les coeurs métropolitains y forment les dernières « poches de croissance dans un océan de décroissance », et ce malgré des politiques actives du gouvernement pour favoriser l’installation des ménages dans les villes moyennes.
Jean Coldefy, expert des mobilités, directeur du programme ATEC ITS France et co-responsable du projet « La France Habitée », s’est attaché, pour sa part, à conjuguer depuis 2022, les données des réseaux téléphoniques et les données statistiques pour proposer une vision plus réaliste du peuplement et de l’usage du territoire : lorsque l’on considère la présence réelle des habitants dans leur territoire de vie, demi-heure par demi-heure, certains espaces comptent plus de 4 fois plus d’ « habitants.années » que de résidents. Le poids des très grandes villes en particulier, est plus fort qu’on ne l’avait mesuré jusqu’ici, lorsque l’on considère l’usage réel du territoire, et non seulement le lieu de résidence.
L’accès à un logement abordable est sans doute, avec d’autres facteurs et contraintes d’ordre matériel, l’un des déterminants de la décision de faire un enfant, et donc de la démographie.
Mais si les logements abordables sont plus difficiles à trouver dans les coeurs métropolitains dynamiques, c’est aussi dans ces lieux que les dynamiques démographiques observées aujourd’hui sont les plus fortes.
Est-ce à dire que des politiques volontaristes en faveur du logement abordable dans les territoires les plus tendus, recherchés et habités, pourraient apporter un soutien à la démographie française alors que celle-ci semble marquer le pas suite à la crise sanitaire ?
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